Futurible

Futuribles offre un regard sur les multiples voies possibles après l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne, reflétant la diversité des approches et les dynamiques de l’art et du design contemporain.
Le temps de quelques semaines, 30 designer·euse·s et artistes qui ne se sont parfois jamais croisé·e·s durant leurs années stéphanoises voient leur(s) pièce(s) cohabiter.

Pour celles et ceux dont les productions dépassent le cadre de l’exposition, par leur format, leur nature théorique ou leur contexte d’implantation, un podcast relatant leurs expériences est disponible sur ppdesigner.fr et par le biais des distributeurs présents sur la vitrine rose. Futuribles est présentée par Presque Pas Designer, un collectif de 6 designer·euse·s composé·e·s de Thomas Dutoit, Emma Faury‑‑Graziani, Manon Freulon, Félix Fritz, Mathilde Garcia (Very Good Design) et Perrine Kamoun.


1.

Untitled

Éric Jourdan

Année : 2025
Matériaux : Bois peint
Dimensions : 350×350×700mm

Éric est né en 1961 à Chatou (78). Il est diplomé de l'École des Beaux-Arts de Saint-Étienne et de L'École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. Il débute une collaboration avec la galerie Neotu et aura en 1991 une exposition personnelle à la fondation Cartier. En 1995 il propose un travail autour du meuble traversant dans le cadre d'une Carte Blanche au VIA. La galerie Gilles Peyroulet et cie présente plusieurs collections de mobilier dessinées par Éric jourdan.
Il réalise la signalétique de la cité universitaire internationale de Paris avec Ruedi Baur en 2002. Depuis 2002 il collabore aussi avec Ligne Roset, société avec laquelle il obtient un Red Dot Design Award pour le canapé Snowdonia. Plusieurs de ses modèles de sièges et de mobilier sont apparus depuis dans la collection Ligne Roset, le fauteuil Shaman étant le dernier en date. Cinna lui doit, entre autre, la collection Hyannis Port.


2.

Hommage au carré

Patrick de Glo de Besses

Matériaux : Chaise en contre plaqué d'okoumé et stratifié or, carnation et gueule.
Dimensions : 480×470×825mm

Patrick de Glo de Besses est designer d’objet et d’espace, diplômé de l'École des Beaux-Arts de Saint-Étienne et post diplômé des Arts Décoratifs de Paris. De ses débuts chez Andrée Putman, Patrick de Glo de Besses garde le souvenir d'un contexte de création assez exceptionnel, à la fois libre et bien encadré.
Aujourd'hui, en solo, il partage son temps entre le travail de commande pour les particuliers, les entreprises et les institutions (scénographie d'expositions, aménagements intérieurs, création et production de luminaires et mobiliers) et une recherche personnelle qui révèle une appétence pour les systèmes constructifs relevant à la fois de la structure et du motif, un goût pour le décoratif, la mise en scène et les fonctions ouvertes. Souhaitant donner une portée plus large à ses créations, il entame depuis peu plusieurs collaborations avec des éditeurs.
Il enseigne à l'École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI-Les Ateliers) et le mobilier à l'École Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Belleville. Ses recherches autour de la structure et de l'ornement sont présentées à la Granville Gallery et à la galerie ColletPark à Paris.
L'espace "les collections" est réservé aux collectionneurs qui pourront y découvrir des pièces plus confidentielles ou en devenir. Chacun des modèles peut être adapté (matériaux, encombrements, ...) aux besoins. Pour avoir accès à cet espace réservé, faites-en la demande par mail à : contact@patrickdeglodebesses.com

Photographies © Grégory Copitet


3.

NÉVÉ

Atelier BL119

Année : 2018
Matériaux : Bois massif laqué, marbre de Carrare
Dimensions : 1300×615×350mm

Blain-Dixneuf est un atelier de design fondé en 2007 par Grégory Blain et Hervé Dixneuf, tous deux diplômés de l’ESAD de Saint-Étienne.
Leur collaboration s’inscrit dans une démarche expérimentale, nourrie par une curiosité partagée pour les matériaux, les usages et les formes. Chaque projet naît d’un manque repéré, d’un désir d’exploration ou d’un geste de réinterprétation. Leur travail se caractérise par une économie de moyens, une attention portée aux détails et une volonté de créer des objets à la fois simples, fonctionnels et singuliers.
Le dialogue permanent entre les deux designers structure leur approche, mêlant confrontation d’idées et exigence pragmatique.

Finalistes de la bourse Agora en 2007, ils remportent en 2008 le concours Cinna - Révélateur de talents avec La niche (catégorie objets de décoration) et sont sélectionnés au festival Design Parade de la Villa Noailles en 2009.
Aujourd’hui, ils poursuivent le développement de projets en collaboration avec des marques, entreprises et éditeurs tels que Cinna-Ligne Roset, Muuto, Bernard Chauveau, Manganèse Editions, le CIAV de Meisenthal ou encore la Cristallerie Saint-Louis.


4.

Sur le fil

Studio Rémi Bouhaniche

Année : 2015
Matériaux : Pierre de Ruoms, câbles en acier,
tendeurs et butées en acier, plateau acier poli miroir

Dimensions : 368×368×500mm

Après avoir obtenu un BTS (Brevet de Technicien Supérieur) Design de Produits à Marseille, Rémi Bouhaniche s’oriente en 2004 vers les Beaux-Arts de Saint-Etienne où il développe une démarche personnelle basée sur le dessin, les formes et les matières. Entre 2007 et 2008, il part suivre un semestre d’étude à Srishti, Bangalore en Inde, voyage qui aura un impacte considérable sur son travail. Résolument tourné vers un design qui privilégie les sens et le geste, il crée en 2009 la lampe Étirement, lauréate en janvier de l’année suivante du D3 Contest au Salon IMM Cologne. Ayant pour ambition de proposer une vision sur le design qui reflète un véritable engagement, il fonde à la sortie de l’ESADSE sa propre agence. Il développe dès lors des collaborations diverses et variées avec des éditeurs, galeristes et instituts tels que la Granville Gallery, The Gallery à Bruxelles et l’Institut Paul Bocuse. Depuis, il continue de développer des collaborations dans les secteurs du meubles et de l’architecture d’intérieur avec des clients privés et des marques reconnues telles que Ligne Roset, CINNA, La Maison Convertible, Made with Spin, Eno Studio, Mi Hotel, Loco Design, Suffa et des marques naissantes comme Spalli, ORBE NOVO et Inteam, avec pour but de proposer des créations de grande qualité et durables.

La collection Sentiers est une mise en dialogue entre le design en tant que processus créatif, le paysage, les matériaux et leur mise en œuvre.
Elle raconte au travers de quatre “tableaux” mêlant textes et objets, une ballade, à la fois vécue et imaginaire sur le territoire de La Combe de Savoie. Les sentiers sur lesquels se déroule cette promenade relient symboliquement les écoles de Francin en passant par Montmélian jusqu’à Apremont. La scénographie met ainsi directement en dialogue les travaux d’élèves avec cette narration.


5.

Galta Forte

Cluzel / Pluchon

Année : 2021
Matériaux : Chêne massif et placage bois.
Dimensions : 1450×600×360mm
Finition : Teinté vert

Fondé en 2015, le bureau Cluzel / Pluchon a été créé par Sébastien Cluzel et Morgane Pluchon. Leur démarche consiste à créer des moments de vie autour des objets du quotidien en questionnant l’usage, leur perception dans l’espace ainsi que leur mode de production. Pour cela, ils collaborent avec des éditeurs et des entreprises en France et à l'étranger pour concevoir des produits fonctionnels, pérennes et élégants.
C’est une esthétique de l’économie et de l’usage qui dirige l’ensemble de leurs créations. La compréhension des outils industriels et artisanaux mis à leur disposition est toujours la première étape du processus de développement. Ils leur permettent de maîtriser l’ensemble des détails techniques et esthétiques des projets dans le but de rendre leurs objets les plus honnêtes possible.
Ils voient le design comme un vrai dialogue entre fabricants et créateurs. Tout au long du processus de développement, ils aiment échanger avec leurs partenaires artisans et industriels en sachant que ces temps de partage sont précieux et enrichissent leurs projets. Cela leur permet de choisir les matières les plus pertinentes au regard de la forme et de la fonction de leurs produits. Leurs recherches les amènent à explorer toutes les multiples facettes des matières courantes comme le bois, l’aluminium, la céramique ou encore le verre.

La table basse rectangle de la collection Galta joue sur un principe d’accentuation des formats. Les proportions du piétement sont généreuses en agrandissant la forme en goutte d’eau typique de la collection Galta. Toujours dans l’idée d’accentuation, la disposition des quatre pieds prend le parti du décentrement.


6.

FcNd_02

Jean-Baptiste Durand

Année : 2025
Matériaux : Acier, tissu, PLA, composants électriques
Dimensions : 350×350×1200mm

Jean-Baptiste Durand est designer basé à Paris. Il explore dans son travail personnel les dépendances entre architecture et scénographie, mobilier et objets non-utilitaires.
Inspiré par divers langages techniques, recouvrant d’un savoir-faire ancestral ou technologique, il pratique une sorte d'échantillonnage, composant avec les évocations de ces univers. Sa pratique cherche à échapper aux étiquettes conventionnelles du designer ou de l’artiste, se laissant plutôt guider par l'inspiration du moment, embrassant la liberté d’une créativité au doigt mouillé.
Son amour pour cette diversité se manifeste dans sa volonté de ne pas se confiner à un style particulier ou à une typologie d'objets, cherchant plutôt à explorer les possibilités infinies de l'expression créative.
Après un début d’aventure solo, l’obtention de différents prix, notamment le Rado Star Prize, puis une pause dans cette pratique, il réapparaît à l’occasion de la Design Week 2023, emprunt d’une sérénité paradoxalement alimentée par une volonté de rester naïf et innocent.


7.

The cyborg chair 02

Anaïs Borie

Matériaux : Aluminium, Led stripe
Dimensions : 1100×720×900mm

Anaïs Borie est une designer française basée entre la France et les Pays-Bas.
Elle explore la convergence mythique de l’artisanat et de la technologie.
Son travail mélange la technologie, les sons de performance et design. Dans sa pratique, elle élabore des récits alternatifs, insufflant la vie à des êtres hybrides offrant des aperçus d’avenirs potentiels. Dans sa pratique du design, elle fait souvent appel au récit fictionel comme outil méthodologique. Cette approche lui permet d’aborder la discipline de manière aventureuse : l’expérience du récit spéculatif à travers des objets suscite le dialogue, encourage des réflexions sur les transformations contemporaines.

Elle conçoit ses objets comme des transfigurations quotidiennes, ils ouvrent la voie à des mondes fantasmagoriques et se proposent comme alternatives aux réalités dominantes. À travers eux, elle aime dessiner l’anticipation formelle et esthétique d’un monde hybride, augmenté par la technologie et en harmonie avec le vivant.


8.

Balai

Thibaut Lipski

Année : 2024
Matériaux : Pin et fibre de coco
Dimensions : 1400×300×70mm

Thibaut Lipski est un designer dont le travail s’articule autour du détournement d'objets du quotidien, il transforme des éléments familiers en pièces uniques et surprenantes. L’objectif est de changer la perception que nous avons de notre quotidien en révélant la beauté et le potentiel inattendus des objets qui nous entourent.

Photos © Thibaut Lipski


9.

Lampe Prisma M

Studio Quiproquo

Année : 2025
Matériaux : Métal et film optique
Dimensions : 420×188×100mm

Quiproquo est un studio formé en 2021 par Marie Vernier-Lopin et Bastien Phung, designers et artisans. Ils travaillent de concert au développement d’un univers formel, entrepris dans la rencontre de leurs domaines respectifs. La démarche du studio est globale, ancrée dans un territoire, considérant l’environnement et ses acteurs comme point de départ de tout projet. Le duo s’intéresse aux savoir-faire, afin de comprendre les possibles qu’offrent les ateliers comme médium de création. Il nous invite à reconsidérer nos besoins et à fortiori le choix de ce qui nous entoure. Il propose des objets narratifs qui interpellent, autant par leur forme que par leur usage. Marie Vernier-Lopin développe pendant son parcours un design narratif et singulier où elle explore les liens entre mémoire, design et artisanat. Elle exerce en parallèle sa pratique de céramiste et de designer matériaux. Bastien Phung est designer, ébéniste et maroquinier. Il est installé en région parisienne où il conçoit et fabrique en toute autonomie des commandes pour des musées ou pour des artistes comme Anselm Kiefer, Camille Henrot ou Yona Friedman. Il enseigne également à l’école de Condé Paris et intervient à Olivier de Serres.

« C’est en récupérant une dizaine d’écrans LCD obsolètes, que nous nous sommes interrogés sur la place de ces “nouveaux déchets” qui ne répondent plus à leur fonction première. Obsolètes de par leur programmation et dont l’accès aux pièces de rechange n’est pas permis. Obsolètes car la réparation n’est pas économiquement viable. Que faire de ce matériel électronique désormais encombrant ? À qui le confier pour le réparer, le revaloriser ou le recycler ? Et comment les entreprises de ces filières procèdent-elles ? Nos écrans ont pour la plupart des problèmes irréversibles liés à la dalle LCD. Le verre cassé, des défauts dans les couches de cristaux liquides ou les circuits intégrés dont les composants ne sont pas accessibles. Les recycleries et les déchèteries nous donnent le même diagnostic. Nos écrans sont voués au centre de tri où ils seront démontés. Si certains éléments seront recyclés, comme les équipements électroniques qui contiennent des métaux précieux ou une partie des plastiques, le reste sera enfoui, incinéré ou exporté vers des pays en développement pour un traitement dans des conditions souvent dangereuses pour la santé et l’environnement. Nous démontons les écrans, recyclons ce qui peut l’être et revalorisons une partie vouée à la destruction. Première étape de recherche de revalorisation : les feuilles de prisme optique. Ces films contrôlent la manière dont la lumière intéragit avec les cristaux liquides pour produire l’image affichée. Les écrans sont composés de films optiques que nous utilisons pour leurs propriétés intrinsèques et que nous revalorisons en créant trois objets. »


10.

(…) vue du ciel.

Audrey Perzo

Année : 2023
Matériaux : Verre dépolie à l'acide, peinture acrylique, mousse RAKU TOOL

Dimensions : ⌀1500×8mm

Audrey Perzo est plasticienne : elle recompose un lieu en y greffant ses œuvres d’art, en peignant à même les murs, en se le réappropriant. Elle travaillait avec le tissu, pour sa malléabilité et sa légèreté, elle s’intéresse maintenant au verre, pour sa transparence et sa fragilité.


11.

Hublot,
édition Roche Bobois

Thomas Larbain

Année : 2024
Matériaux : Chêne massif teinté alazan, extérieur placage moulé chêne teinté alezan, intérieur placage structuré en Louro Faïa blanchi.
Dimensions : 680×290×190mm

Thomas est diplômé de l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne en 2018. Designer à Paris chez Constance Guisset, il développe son propre studio où il travaille avec des éditeurs comme Roche Bobois ou Ligne Roset mais également des institutions culturelle comme le CNAP, la Fondation d’entreprise Hermès, l’Institut français de Milan, la Triennale de Milan ou le Millénaire de Caen. Son travail a été exposé en France au Palais de Tokyo, à Villa Noailles lors de la Design Parade, au VIA, à la Biennale du design de Saint-Etienne et à l’international lors de la Design week de Milan. En juin 2025, il inaugura des horloges des marées qui seront installées de manière permanente dans la ville de Caen.

Hublot est une lampe à poser entièrement en bois. Son abat-jour reprend la forme ovale des lucarnes des bateaux. La lumière apparaît en son centre et évoque le soleil se levant ou se couchant à l’horizon sur la mer. La lampe devient, ainsi, une fenêtre sur un monde imaginaire qui invite au voyage.


12.

Résonances
industrielles

Grégory Granados

Titres : T10 // T20 // T25
Année : 2024
Matériaux : Rebuts industriels d'entreprises du bassin thiermois : Bois, acier inoxydable, PLA, matériaux composites
Dimensions : T10 // 105×105×91mm
T20 // 75×75×90mm
T25 // 60×60×170mm

Designer, il vit et travaille à Saint-Étienne. Après des études en ébénisterie, lutherie et menuiserie, il obtient son DNSEP à l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne en 2018 où il enseigne le design d’objet depuis 2021 en parallèle de sa pratique. Aujourd’hui, sa méthode de travail repose sur trois actions : récolter, fractionner, assembler. Cette approche permet de défendre une vision "opportuniste" d’un design collecteur/récupérateur qui propose de reconsidérer les objets qui nous entourent pour inventer de nouveaux usages à partir d'éléments déjà disponibles.

En 2024, Grégory Granados a entrepris une collecte de pièces détachées industrielles récupérées auprès d’industries implantées dans les bassins thiernois et stéphanois. Chargés d’histoire, ces fragments issus d’entreprises locales incarnent à ses yeux la mémoire passée et présente des savoir-faire et des personnes qui les façonnent. Détournés de leur vocation d’origine, ils deviennent des objets témoins, des archives structurées et sculpturales qui transposent le geste industriel et le cristallisent. Résidence réalisée en partenariat avec la Ville de Saint-Étienne, le centre d'art contemporain d'intérêt national le Creux de l'enfer ainsi que la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes sur le territoire du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez. Projet en co-création avec les entreprises Fontenille Pataud, Muzard, Perceval, Wichard, Roddier Roddier.


13.

Vitesse, Sample

Julia Debord-Dany

Années : 2020-2022
Matériaux : Mousse de polyuréthane, silicone, fibre de flocage textile jaune fluo, talc
Dimensions : 180×270×300mm

Julia Debord-Dany est designer et artiste visuelle basée à Saint-Étienne. Diplômée de l’ESADSE en 2019, elle développe une pratique située et expérimentale, à la croisée du design, de l’art et de l’artisanat. Elle interroge les traces laissées par notre civilisation et révèle, par la recherche et l’expérimentation, leur potentiel poétique à travers la sculpture et l’objet.

Julia Debord-Dany est actuellement en résidence à la Villa Albertine à New York avec WantedDesign, avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller. Elle présentera ses créations le 15 mai lors de l’exposition collective «Synesthésie», organisée à la Villa Albertine dans le cadre de Oui Design.


14.

Z2

Dorian Felgines

Année : 2023
Matériaux : PLA
Dimensions : 400×400×430mm

Diplômé de l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne, Dorian Felgines (né en 1993) se décrit comme un designer- tuner. C’est de son intérêt porté aux sports mécaniques, et plus précisément au tuning, qu’il a orienté sa pratique du design. Le tuning est l’acte de personnaliser un véhicule afin d’en augmenter sa performance et son esthétisme. Mal connu et astreint au mauvais goût, voire au kitsch, il est pourtant un procédé d’appropriation d’un objet industriel normalisé qui questionne la fabrication du design industriel. Dorian Felgines transpose cette méthodologie à son design, abordant l’objet comme un élément mécanique augmenté. Cette approche singulière lui permet de créer de nouvelles narrations formelles.

Z2 est un tabouret réalisé en impression 3D FDM. Sa forme lui est conférée par une courbe modifiée sur le plan Z. Elle lui permet d’être empilable, et les nervures le rendent plus résistant. Sur le plan environnemental, ce tabouret est fabriqué en bioplastique, PLA. L’idée derrière ce tabouret porte sur une réflexion des nouveaux moyens de production. À la manière de Sol Lewitt et ses “Wall Drawings”, vendre les instructions de fabrication (fichier 3D), l’acquéreur possède directement son moyen de production ou le fait produire par un Fab-Lab, ce qui permet de réduire les coûts et les impacts environnementaux des transports.


15.

Les Petits Monstres

Gold-Dalg Atelier

Titres : Espèce 4.11 // Espèce 4.8 // Espèce 4.9
Matériaux : Verre borosilicate
Dimensions : Espèce 4.11 // 140×70×130mm
Espèce 4.8 // 140×50×120mm
Espèce 4.9 // 150×40×70mm

Éléonore Gold-Dalg est une designer d'objet formée à l'ENSAAMA puis à l'ESAD de Saint- Étienne. Elle poursuit son parcours avec l'obtention d'un CAP en soufflage de verre au chalumeau, technique qui enrichit sa pratique. Son travail s'intéresse à l'univers végétal et à sa domestication, questionnant à la fois le statut des objets et les conditions de vie des végétaux. Ses productions s’inscrivent dans une approche où dialoguent matières, formes et savoir-faire artisanal.

Cette création zoomorphique illustre la "résistance passive" du végétal, où chaque élément est essentiel sans être indispensable. Détachée de sa structure, la plante entame une nouvelle phase de croissance, créant progressivement un écosystème autonome. L'objet décoratif apparaît alors comme un lieu de vies naissantes. L’ensemble invite à une réflexion sur la temporalité végétale, si différente de celle humaine.


16.

Côtes de bœuf

Clémentine Post

Année : 2024
Matériaux : Huile sur toile
Dimensions : 800×1100mm

Clémentine Post est née en 1996 à Angers. Elle vit et travaille à Paris. Diplomée de l’ESAD de Saint-Étienne en 2019, elle est résidente aux Ateliers Wonder depuis 2020. Elle peint à l’huile et dessine au feutre des scènes du quotidien et des natures mortes.

Un tableau devenu attentif - sollicite et invite - on s’y retrouve un peu comme à la table d’une fête à laquelle on n’a pas été convié, on regarde un peu partout, quelque chose bourdonne alors, se détache de l’objet observé, privilégie l’atmosphère, le plaisir de la vie de tout de suite. Certaines peintures de Clémentine, une amie et collègue d’atelier, font un peu cet effet, un genre de répertoire du tout venant, sans superflu, aussi simple qu’une fin d’après-midi ou que la phrase qui suit: On aime tellement être de bonne humeur. Benjamin Collet


17.

Assemblage
typographique - U

Atelier Ilané

Matériaux : Toile polyesthère, mélange laine/acrylique, toile de coton et ruban sergé en coton.
Dimensions : 1100×800mm

Dans ses œuvres touffetées, Léa Belzunces (atelier ilané) explore les potentialités du fil comme matière sculpturale. En s’appropriant le vocabulaire épuré de la typographie sans serif, elle abstrait la lettre pour en dissoudre le sens, ne conservant que le dialogue entre formes et contreformes, pleins et vides. Ses compositions géométriques, à la fois tactiles et visuelles, invitent à une lecture sensible où le geste textile devient langage.

Léa Belzunces expose actuellement à la Biennale Internationale Design Saint-Étienne, où elle présente ses dernières recherches textiles. En juin, elle ouvre son nouvel atelier-boutique au 35 rue de la République, un lieu dédié à la création et à la rencontre. Formatrice à l’ESADSE, elle partage aussi son savoir-faire autour du graphisme.


18.

Santons designer.euse.s infiltré.e.s

Atelier Zerma

Titres : Apiculteur.ice, Distillateur.ice, Aïoli, Poissonnier.ère, Serge
Matériaux : Argile rouge cuite, gouache
Dimensions : 120×25mm

Sa pratique témoigne du parcours d’une designeuse à peine diplômée, confrontée à la réalité du marché du travail ainsi qu'aux problématiques environnementales, économiques et sociales liées au design. Bien loin de ce que ses années d’études l’avaient laissé entrevoir, elle doit aujourd'hui gagner sa vie sans pour autant abandonner ce qui l’anime. La formation qu’elle a reçue a modelé sa façon de penser et de voir le monde.

Elle estime donc que grâce à une certaine «déformation professionnelle», peu importe l’activité qu’elle mène, son regard reste celui d’une designeuse. Sa pratique du design se retrouve donc au travers d’ une succession d’emplois alimentaires, dans lesquels elle poursuit ses activités de designeuse, chercheuse et praticienne.


19.

Radiance

Victor Cadoret

Année : 2025
Matériaux : Peinture acrylique sur toile
Dimensions : 1160×890mm

Victor Cadoret développe une recherche picturale abstraite qui questionne les rapports du virtuel au réel et interroge la véracité des images contemporaines. Il aime s’amuser à brouiller les pistes comme un illusionniste qui se joue des pertes d’informations et nous invite à contempler l’invisible et l’essentiel.

C’est pour lui une façon de pointer du doigt et de montrer ce que l’on ne voit plus, agissant comme une sorte de temps de pause, un zoom sur la matière à caractère méditatif, encré dans une époque de la vitesse et de la productivité.


20.

Still Life Vases

Arthur Benyaya Cazorla

Années : 2024-2025
Matériaux : Huile sur contreplaqué, verre et caoutchouc
Dimensions : variables

Arthur Benyaya Cazorla est artiste, designer et chercheur associé à l’unité de recherche Spacetelling de l’ESADSE. Sa pratique, à la frontière entre design et art contemporain, interroge cette limite poreuse. Son travail explore les paradoxes et potentiels narratifs du design au travers d’objets doucement dissonants. Plus qu’un outil solutionniste, il envisage le design comme un espace de questionnement d’où émergent des formes critiques et poétiques. L’usage devient alors prétexte à réflexion.

Patrick II, Nadia, Bernard, Patrick Ier et Fernand sont cinq vases issus de natures mortes. Reproduits à l’huile sur contreplaqué puis associés à un contenant via un système de sangles, ces représentations transcendent leurs espaces picturaux pour devenir des objets fonctionnels.

Patrick II → Red and white still life (1966) Patrick Caulfield
Nadia → Nature morte au compotier (1949) Nadia Khodossievitch-Léger
Bernard → 3 Porcelaines de Chine (1988) Bernard Buffet
Patrick Ier → Fig Branch (1972) Patrick Caulfield
Fernand → Un vase bleu, un tapis rouge (1952) Fernand Léger


21.

Tempête 1/7

Claire Vauquois

Années : 2024-2025
Matériaux : Chrysanthèmes bleus
Dimensions : 210×310mm

Claire Vauquois est une designer et artiste française basée à Paris. Après des études de couture, elle s'oriente vers les beaux-arts en spécialité objet. Elle est diplômée de la Haute École des Arts du Rhin et de l'École Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne. Elle explore et se questionne sur la valorisation de nos déchets. Sa pratique s'articule autour de l'ennoblissement de matières modestes, délaissées, jetés, considérant que la notion de déchet n'existe pas.

Après une réflexion autour de la valeur de la poussière, de la trace et de l'usure, elle crée son projet Orphose qui s’intéresse aux gestes, coutumes et traditions dont les fleurs viennent accompagner des moments de partage et son relayé au stade de langue symbolique forte. Elle développe un savoir-faire en réinterprétant les pétales de fleurs fanées comme un médium imparfait et riche. Elle exploite leur qualité esthétique naturelle pour proposer une nouvelle manière d’offrir, de conserver et de contempler les fleurs.


22.

Contenants
à liqueur solaire

Madé Mathieu

Année : 2024-2025
Matériaux : Grés, émail de granite, sables
Dimensions : ensemble = 600mm

Madé Mathieu est née en 1998. Après une pratique des matériaux dans les ateliers techniques de l’école, elle intègre La maison de la céramique à Dieulefit. Son travail est lié à l’histoire des objets d’usages et aux histoires que charrient les matières naturelles. Installée dans la Drôme, Madé façonne des sculptures d’usages et des séries d’objets usuels qui convoquent récits séculaires et temps géologiques.


23.

Sebka

Perrine Kamoun

Année : 2025
Matériaux : Grès blanc
Dimensions : 150×1100mm

Perrine Kamoun, designer plasticienne basée à Marseille, développe une pratique influencée par l’artisanat et les paysages méditerranéens. Mes recherches portent sur des objets et des espaces à caractère historique, étroitement liés à leur territoire. Inspirée par les échanges culturels — d’idées, de gestes ou de croyances — je conçois des pièces comme des supports de mémoire, propices à la rencontre sociale et culturelle. Très attachée aux savoir-faire artisanaux, mon approche met en valeur le geste, la matière et le temps long. L’atelier est un espace central dans sa démarche : lieu d’autonomie, d’expérimentation et de gestes répétés, il permet de donner corps à des pièces où la forme et la symbolique se rencontrent.

Sebka est un lampadaire en grès blanc, influencé par les motifs des voûtes des palais maghrébins. Ces structures, pensées pour réfléchir la lumière et jouer avec les ombres, ont inspiré Sebka, comme un éclat extrait de ces architectures. Motif architectural rendu à sa simplicité brute, Sebka devient un fragment de lumière figée.


24.

Column Unity Mono 02

Very Good Design

Année : 2025
Matériaux : Bois de pin laqué
Dimensions : 1500×400x900mm

Depuis 2023, l’ensemble de ses productions est réuni sous le nom Very Good Design, une marque de mobilier domestique autoproduit et auto-édité. Pensée comme une satire des grandes enseignes aux pratiques discutables, elle inscrit ses objets et son discours théorique dans le contexte économique du design contemporain et de la diffusion auprès des particuliers. Les objets portent en eux ses questionnements et engagements quant à la responsabilité économique, sociale, environnementale et politique qui incombe aux designers lorsqu’ils produisent et diffusent des objets.


25.

WSI_002

Emma Faury--Graziani

Année : 2025
Matériaux : Chêne, jesmonite et sciure de bois
Dimensions : 1500×600x1600mm

Emma Faury--Graziani est née en 1996 à Montpellier. Elle est Diplômée de l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne en 2022. L’année suivante, Emma réalise une sculpture- totem pour Axalta, manifeste de leur savoir-faire industriel. Elle collabore avec Hors Studio en tant qu’assistante en recherches, créations et productions d’objets.

Depuis 2024, elle poursuit sa carrière en tant que designer et chercheuse indépendante, développant des projets innovants autour des biomatériaux.


26.

EQUUS | CERVUS

Félix Fritz

Année : 2025
Matériaux : laine acrylique
Dimensions : 1540×660mm

Stésichore, 570 av. J-C

« Un Cheval possédait seul un pré. Ayant vu un Cerf y entrer et y l’aire, des débats, il voulut se venger et alla trouver l’homme ; il lui demanda s’il pourrait, avec son secours, punir le Cerf. « Oui, répliqua l’homme, si tu me laisses te mettre un frein et monter sur ton dos. » Le Cheval y consentit; mais, au lieu de tirer vengeance du Cerf, il devint l’esclave de l’homme. » De même, dit Stésichore, prenez garde qu’en voulant, vous aussi, tirer vengeance de vos ennemis, vous n’éprouviez le sort du Cheval : vous avez, déjà reçu le frein, puisque vous avez choisi un général avec un pouvoir absolu ; si vous donnez une garde à Phalaris et que vous le laissiez monter sur votre dos, vous deviendrez ses sujets. »

Jean de La Fontaine, 1668

De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.
Lorsque le genre humain de gland se contentait,
Âne, Cheval, et Mule, aux forêts habitait ;
Et l’on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,
Tant de selles et tant de bâts,
Tant de harnois pour les combats,
Tant de chaises, tant de carrosses,
Comme aussi ne voyait-on pas
Tant de festins et tant de noces.
Or un Cheval eut alors différent
Avec un Cerf plein de vitesse,
Et ne pouvant l’attraper en courant,
Il eut recours à l’Homme, implora son adresse.
L’Homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,
Ne lui donna point de repos
Que le Cerf ne fût pris, et n’y laissât la vie ;
Et cela fait, le Cheval remercie
L’Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;
Adieu. Je m’en retourne en mon séjour sauvage.
– Non pas cela, dit l’Homme ; il fait meilleur chez nous :
Je vois trop quel est votre usage.
Demeurez donc ; vous serez bien traité.
Et jusqu’au ventre en la litière.
Hélas ! que sert la bonne chère
Quand on n’a pas la liberté ?
Le Cheval s’aperçut qu’il avait fait folie ;
Mais il n’était plus temps : déjà son écurie
Était prête et toute bâtie.
Il y mourut en traînant son lien.
Sage s’il eût remis une légère offense.
Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,
C’est l’acheter trop cher, que l’acheter d’un bien
Sans qui les autres ne sont rien.


27.

Nice Day & Stylo Bleu

Jovien Panné

Années : 2024-2025
Titre : Nice Day — SOFT CLICK
Matériaux : Boîtes en plastique modifiées avec éléments en corian usiné numériquement et composants © Playmobils
Dimensions : 180×160×25mm
Titre : Stylo Bleu
Matériaux : Assemblage de stylos / Raccord en corian usiné au tour conventionnel.
Dimensions : 190×38×25mm

Jovien Panné est artiste/designer. Après un parcours chaotique au collège, il s’évade du circuit scolaire « standard » pour faire un CAP et brevet des métiers d'art en ébénisterie au Lycée Professionnel des métiers d'art Georges Guynemer (Uzès). Il complète son cursus à l’Esadse avec une licence de design et un master en art et design contemporain Espaces. Pendant ses études, il opère en tant qu’artisan versatile indépendant pour différents artistes et designer·euses. Le voilà à présent dans la « vraie vie », jonglant entre travail alimentaire et pratique personnelle, s’interrogeant au quotidien sur l’anthropologie de l’industrie et le rapport artisanat/industrie/manufacture.


28.

Heure soleil

Simon Henry & Perrine Kamoun

Année : 2025
Matériaux : Faïence émaillé, étain
Dimensions : 250×200mm


29.

Suspension

Louis Chevalier

Année : 2025


30.

Lampe de compagnie

Mathias Padlewski

Année : 2025
Matériaux : Mdf, sapin, chêne, argile et papier
Dimensions : 270×210×210mm

Mathias a pensé cette veilleuse comme la fusion d’une abbaye cistercienne et d’un petit animal de compagnie. On peut la poser dans plusieurs sens pour faire varier les points de vue et l’intensité lumineuse. Elle peut aussi servir de petite table de chevet.


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Distributeurs de tickets

Manon Freulon

Année : 2025
Matériaux : inox, acier zingué vernis, calle en bois
Dimensions : 110×180×90mm

Manon Freulon est designeuse, elle travaille au sein d’espaces collectifs où les personnes sont confrontées à leurs rapports aux autres. Dans ces lieux où tout le monde n’a pas la même facilité pour exprimer ses idées ou ses ressentis, elle souhaite proposer une alternative à la communication orale. Elle cherche aussi à provoquer la curiosité́ et l’amusement, en imaginant des objets à activer, qui soient des supports d’expression pour les usager·ères.
Le collectif Presque Pas Designer a réalisé une série de podcasts sur des designers et des designeuses dont les pratiques sortent du cadre de l’exposition. Certains parlent de réemploi d’objets, du sport comme outil d’apprentissage, d’instruments qui fonctionnent avec les éléments, du rôle du designer dans l’espace public, ou encore de l’importance de la lenteur dans la création…

Les interviews se trouve sur la page Podcast.
Pour les rendre accessibles au sein de l'exposition, la designeuse Manon Freulon a dessiné un distributeur, duquel les visiteurs et les visiteuses peuvent prendre un ticket qui les renverra aux podcasts via un QR code.
Manon Freulon aime imaginer des objets qui ne sont pas figés, qui peuvent évoluer en fonction du contexte même s’ils sont pensés pour une expérience précise. Ici, le distributeur s’habille aux couleurs de l’exposition en reprenant l’identité graphique de l’affiche. Il laisse entrevoir les noms des designers et designeuses interviewés. Le support papier n’est pas fixé à la boîte, ainsi, il pourra être remplacé pour s’adapter à un autre contexte.

Photographies © Manon Freulon / Hugo Beurey


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